Si elle est pleinement mise en œuvre, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) pourrait permettre aux pays africains de faire sortir de l’extrême pauvreté plus de 30 millions d’habitants et d’accroître le revenu de 68 millions d’autres personnes qui vivent avec moins de 5,50 dollars par jour.
Lors d’un passage sur les ondes d’Express FM, à l’occasion de la programmation spéciale consacrée à la cinquième édition de la Conférence internationale « Financing investment and trade in africa », Fita 2022, Amer Kemel, vice-président de l’African export import bank (Afreximbank), a assuré que la banque ambitionne de promouvoir le commerce intra-régional à travers la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), et ce, en vue de créer une plateforme qui facilite les paiements transfrontaliers instantanés en monnaie locale entre les pays. Lors de ce même passage, il a fait savoir que la banque a été créée pour développer le commerce en Afrique à travers le soutien du financement du commerce, d’une part, et la facilitation des échanges commerciaux entre les pays africains et le reste du monde, d’autre part.
Personne ne peut nier que le champ d’application de la Zlecaf est vaste. L’accord permet de réduire les droits de douane entre les pays membres et de traiter les aspects de politique générale liés, notamment, à la facilitation des échanges et aux services, tout en englobant des dispositions réglementaires, telles que les normes sanitaires et les barrières techniques au commerce.
Pour mieux réorganiser les marchés
Si elle est pleinement mise en œuvre, la Zlecaf permettrait également de réorganiser les marchés et les économies de la région, et de stimuler la production dans les secteurs des services, de l’industrie manufacturière et des ressources naturelles.
Alors que l’économie mondiale est en proie aux bouleversements provoqués par la Covid-19, la création de ce vaste marché régional constitue une occasion à saisir par les pays africains pour diversifier leurs exportations, accélérer leurs croissances et attirer les investissements directs étrangers. D’ailleurs, après l’épreuve de la crise sanitaire, tous les responsables de la région ne jurent que par la Zlecaf.
Lors d’un panel dédié aux décideurs au Forum économique de Davose, le premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a exprimé sa confiance en la Zone. « L’Afrique sera un marché très attractif avec la mise en œuvre de la Zlecaf », a-t-il relevé.
Achi est intervenu sur le thème : «En quoi la Zone de libre-échange continentale africaine, qui a été créée en 2012, peut-elle aujourd’hui aider à une émergence de l’Afrique ? ». Selon lui, la Zlecaf, qui permet un libre accès aux produits de base, biens et services en Afrique, « est une chance pour toute l’Afrique». Cette zone serait le meilleur moyen pour favoriser la création d’emplois et assurer une vitalité des économies africaines.
Le vrai défi de l’Afrique ?
«La Zlecaf est un marché considérable avec d’énormes potentialités et de richesses. Elle stimulera le commerce intra-africain et va sûrement augmenter la croissance sur le continent. L’Afrique gagnera alors en prospérité», a expliqué Achi. Selon lui, le libre-échange en Afrique a de nombreux avantages dans tous les secteurs. « Si la Zlecaf est bien mise en place, elle augmentera considérablement les flux de trafic sur tous les modes de transport routier, ferroviaire, maritime et aérien.
Elle augmentera également, de manière significative, les besoins en équipements pour tous les modes de transport », a-t-il soutenu. Il a précisé, d’autre part, que pour que le libre-échange profite à l’Afrique, il ne faudra pas se limiter à la production en quantité, mais, il est important de passer à la transformation de tout sur place jusqu’au produit fini. «Transformer les matières premières est donc le vrai défi de l’Afrique. Ce passage à la transformation des matières premières serait le seul moyen capable de résorber la main-d’œuvre massive du continent, tout en garantissant des revenus convenables pour les caisses publiques», a développé Achi.
«La jeunesse africaine est dynamique et courageuse. Elle a de l’énergie qu’elle veut bien mettre au profit du développement du continent. Trouvons-lui du travail et elle sera à la fois épanouie et utile. Car si nous ne relevons pas ce défi, elle constituera un problème pour l’Afrique », a-t-il insisté.